De Tulum à Isla Mujeres: plages paradisiaques et faune marine…

Nous quittons le Chiapas pour le Quintana Roo. Les routes de montagne pour de longues lignes droites dans la jungle à perte de vue. Nous relions Tulum depuis Palenque en une journée, en longeant la lagune de Bacalar et ses eaux turquoises et la réserve de Sian K’aan. Nous n’aurons pas le temps de nous y attarder, mais nous le conseillons. Plusieurs personnes nous ont parlé de cette réserve assez peu touristique mêlant lagunes, mangroves et récifs coralliens, ou on peut notamment se laisser dériver dans la mangrove assis sur un gilet de sauvetage, autour de lamantins et autres animaux et oiseaux peu communs dans nos contrées ! Une piste relie Tulum (au bout de la Zona hotelera) à Punta Allen à travers la réserve, à explorer donc.

Nous resterons 4 jours à Tulum, dans une super maison louée via Airbnb (cf bons plans) à 5mn du centre-ville. Tulum est divisée en 2 : pueblo, ou on trouve magasins, restaurants et hébergements pas trop chers etc.. plus typique, et la Zona hotelera, une succession d’hôtels très bobo chic sur plusieurs kms en bord de plage, qu’il faut traverser si on veut profiter de la plage (il n’existe en théorie pas de plages privées ici : il suffit de se poser devant les drapeaux qui délimitent la zone de transats parasols, elle privée…). On atteint notre maximum en terme de tourisme. Il y a clairement ici plus de touristes que de locaux, pleins de parcs prix américains, des hôtels de luxe, des magasins « spécial touristes… » etc. Mais bon, vu la beauté des plages, ça peut se comprendre….

Le lendemain direction Akumal, plage réputée pour sa population de tortues marines. Ici aussi, c’est un peu l’usine. On nous jure qu’il est obligatoire de payer un guide et un gilet de sauvetage pour avoir le droit d’aller faire du snorkel avec les tortues. C’est archi faux nous confirmera un « sauveteur / garde » de la plage. Non mais ! On va donc par nos propres moyens nager avec ces magnifiques tortues qui viennent ici brouter les herbiers poussant à quelques mètres de la plage. Le Mexique est le pays qui compte le plus de tortues marines de différentes espèces. On en trouve sur toutes les côtes, coté caraïbe, golfe du Mexique et pacifique. Elles reviennent pondre sur la plage ou elles sont nées, 10 à 3O ans après.. Mystères de la nature…Au-delà de la présence des tortues, la plage est magnifique, l’eau transparente aux nuances de turquoises, le sable blanc et fin comme nous n’avons jamais vu… plage de carte postale quoi !

Nous passons une superbe journée mais nous sentons (un peu tard) l’œuvre du soleil sur nos peaux de babtous. Ça ne loupe pas : gros coups de soleils pour tout le monde !! On reste donc un peu tranquille à la maison à avancer les cahiers vacances et le blog avant de remettre le nez dehors, équipés de nos magnifiques (hum) T shirts anti UV. #touristos.

On va a Xcacelito, un sanctuaire pour les tortues ou une association (http://www.florafaunaycultura.org/) s’occupe de la surveillance du lieu, et, au-delà, d’étudier et protéger les nids de tortue. On y accède par un chemin en caillou mal indiqué sur la quatre voies entre Tulum et Akumal, après le parc aquatique de Xel-Ha et juste avant le pont pour sortir à Chemuyil.

C’est un havre de tranquillité qui contraste avec les plages de hôtels et les « parcs aquarium » alentours. Ici on ne paye qu’une contribution volontaire au projet de l’association. Ça nous va bien.

A 10h on a la plage pour nous. On peut faire du snorkel sur quelques petits récifs au nord de la plage. On y voit notamment un énorme banc de centaines de poissons ondulant au gré du courant. Pas de tortues dans l’eau  mais des centaines de nids protégés et répertoriés sur la plage.

Il y a aussi un petit cénote accessible à 5mn à pied. Ce sont des trous d’eau douce qu’on trouve partout dans cette région, remontées de nappes phréatiques plus ou moins grands et profonds. Certains sont souterrains, d’autres au fond de cuvettes rocheuses de plusieurs mètres, d’autres au ras de la mangrove (foret inondée) comme celui-ci. L’eau est fraiche et claire, aux reflets verts profonds.  Pleins de petits poissons nous grignotent les pieds, genre fish spa !

Au retour on discute avec les volontaires de l’association qui nous disent qu’on peut venir observer les tortues pondre à 20h ce soir ! Yes !!

Cette asso qui œuvre sur près de 150km de côtes et protège différentes espèces fonctionne grâce au volontariat de gens du monde entier qui viennent surveiller la ponte des tortues chaque nuit de la saison (de mai à septembre), répertorier les nids, compter les œufs, marquer les tortues, les mesurer, vérifier qu’elles sont en bonne santé (beaucoup souffrent de l’ingestion des matières plastiques présentent dans l’océan). On peut venir pour plusieurs mois ou seulement une nuit.

Le soir une volontaire nous explique le fonctionnement de l’asso, les différentes tortues et leur mode de vie, qu’elles sont toutes en voie d’extinction et certaines deviennent très rares (la tortue Luth par exemple). On part ensuite de nuit en file indienne sur la plage ou une tortue est en train de pondre. C’est un spectacle assez emouvant qu’on peut observer à la lueur rouge des frontales des bénévoles. Elle creuse un gros trou rond avec ses nageoires dans le sable ou elle se met, puis elle approfondit le trou vers l’arrière pour les œufs. Elle pond une cinquantaine d’œufs puis les recouvre de sable qu’on se prend en partie dans la figure ! A ce moment, les volontaires la mesure, regarde si elle est marquée et sinon lui mette une bague dans un pli de la nageoire etc.. puis elle retourne dans l’eau. Sur le chemin du retour, nous zigzaguons  pour ne pas déranger toutes les tortues qui arrivent de la mer. C’est vraiment une expérience inoubliable et nous avons beaucoup d’admiration pour ces volontaires passionnés qui passent des nuits entières sur la plage pour permettre la survie de ces espèces. Et tout ça de manière indépendante, grâce aux dons (via ce lien notamment : http://www.florafaunaycultura.org/donativos/ ) sans aucune aide du gouvernement.

Le lendemain nous visitons les ruines mayas de Tulum, un ancien port commercial donnant sur la mer. Il y a beaucoup de monde, on sent l’exploitation touristique à fond : photo avec un indien emplumé, avec un boa, avec un toucan etc…. Cependant la vue de ces bâtiments millénaires tombant dans l’eau turquoise vaut le détour.

On repart vers Cancun ou nous prendrons le ferry pour Isla Mujeres.

Il y a deux ferrys à Cancun pour aller sur cette ile : Ultramar, ferry rapide qui part de Juarez, utilisé par la plupart des touristes et assez cher, et le ferry partant de Punta Sam, plutôt utilisés par les locaux et qui permet d’y aller avec sa voiture. Le « piéton » paye 2€, la voiture entre 15 et 20€ avec son conducteur.

Nous avons choisi Isla Mujeres car nous souhaitions aller nager avec les requins baleines et que ça nous semblait un bon compromis entre tranquillité et possibilité d’activités sur 5 jours.  On a été très agréablement surpris car nous avions lu beaucoup d’avis mitigés sur l’ile : finalement moins de touristes qu’à Tulum, un centre-ville agréable et des coins encore très typiques, des plages très variées entre la playa Norte de cartes postales au sable blanc et eau turquoise, les réserves pleines de coraux et de poissons de la côte ouest et leurs mangroves, avec de petites plages paradisiaques, quelques rochers et un musée sous-marin, les plages plus exposées de la côte est ou les vagues brisent sur les rochers…

Nous testons également deux trés bons restaurants sur l’île: Morgan’s un petit restaurant de poissons qui peut même vous cuisiner vos prises sur la rue piétonne principale, mais un peu à l’écart de la zone touristique, en arrivant vers le marché.

Et Olivia, resto méditerranéen noté dans le Lonely Planet, un peu cher mais vraiment hyper bon!

On a réservé 5 nuits à l’hôtel Posada del Mar, un hôtel un peu vieillot mais avec piscine, parking, clim et surtout donnant sur la plage (juste la rue à traverser) avec transats etc…, le tout à moins de 50 dollars par nuit pour nous 4. Nickel !

Le premier jour nous profitons des plages autour de notre hôtel. La playa Norte est vraiment très agréable, malgré le monde dans l’eau, de nombreux pélicans viennent y plonger pour attraper les poissons dont ils se nourrissent. On a par contre du mal a comprendre le trip de certains américains : trainer toute la journée dans l’eau avec des verres d’alcool, ou a bord de bateaux amarrés à 20m de la plage.. bref…

 

Le lendemain direction le large pour une excursion avec les requins baleines. Nous avons choisi de faire confiance à la coopérative des pécheurs du coin, qui organisent différentes excursions : les requins baleines, mais aussi des sorties snorkeling etc… Cela semble employer des pécheurs locaux, et les prix sont un peu plus bas que ceux vu ailleurs, nous payons 80€ pour les requins, et 20€ pour la journée snorkeling.

Rdv à 8h pour partir à la recherche de ces énormes requins complétement inoffensifs, puisqu’ils mangent du plancton et des œufs de poissons. Ce sont les plus grands poissons du monde. Ils mesurent jusqu’à 12 mètres et pèsent 20 tonnes. Ils passent la saison de mai à septembre dans les eaux chaudes du Yucatan car un courant y fait remonter la nourriture dont ils sont friands.

Un bateau rapide nous amène à une trentaine de kilomètres des côtes, sous un orage un peu flippant car on voit des éclairs tomber directement dans la mer et on se dit que ça serait pas mal que ça n’arrive pas trop près de notre bateau… La mer est du coup un peu agitée et on se prend des bons vols avec le bateau. Puis on arrive dans une zone où sont concentrés les bateaux. C’est à priori réglementé : pas plus de 20 bateaux de 10 personnes, gilets obligatoires pour pas passer en dessous des animaux, un guide pour deux personnes, pas plus de 2 passages par personnes etc…On va pas se mentir, ça ressemble un peu à de la traque pour ces grands animaux. Cependant, ils ont l’air de se ficher complétement de ce qu’il se passe autour d’eux…

Les bateaux tournent autour des gros ailerons des requins pour larguer leurs passagers au plus près de l’animal. Il faut alors sauter très vite du bateau pour nager au-dessus du requin, et que le bateau puisse s’éloigner sans le gêner. C’est bien rodé et cela fonctionne super bien.

Nous nous retrouvons à nager à quelques mètres (voire centimètres parfois) de ce géant. Katy est obligée de freiner pour ne pas percuter sa queue, Fred de s’arrêter net lorsqu’un lui arrive face à face la bouche grande ouverte !! C’est vraiment une expérience unique. Vidéo à venir !!

Nous retournons vers midi manger un céviche (poisson mariné) préparé par le capitaine en bord de plage et revenons au port vers 14h. Une belle expérience.

Le lendemain, rebelote : nous partons dans un plus petit bateau pour 5h de ballade : nous nageons d’abord dans la réserve ou nous voyons de nombreux poissons, étoiles de mers, coraux, une arche sous marine, la vierge des pécheurs, statue immergée, etc… puis nous visitons un musée original : le plus grand musée sous marin du monde.

Un artiste – Jason de Caires Taylor,  a eu l’idée de mettre des centaines de statues et sculptures à 5/6m de profondeur. Ces œuvres représentent l’évolution de l’Homme maya. Cela fait une expérience assez improbable et profites aux poissons et coraux, pour qui cela fait un terrain de jeu préservé.

Nous repartons ensuite dans un autre endroit ou Fred et les enfants rencontrent un petit requin et se prennent en photo avec. A quelques mètres, il y a également une « tortugranja », une ferme d’élevage de tortues marines, crée il y a plus de 50 ans pour préserver les espèces. Un petit espace montre des tortues à différents stades de développement et explique leur mode de vie. A côté, ils font se reproduire les tortues en captivité, de nombreux œufs sont protégés et les bébés tortues sont relâchées dès que possible dans la mer. Ils ont ainsi pour but de favoriser le repeuplement de l’espèce. Nous nous arrêtons manger un poisson préparé directement à la plancha par notre équipage et retour au port en début d’après-midi…

 

Nous profitons encore un peu de la plage avant de quitter l’ile, et de dire adieu à la baignade avant un bon moment… Cette côte du Yucatan, baignée par la mer des caraïbes, est vraiment magnifique. Il y en a pour tous les gouts, et, malgré ce qu’on avait pu lire, les amateurs de tranquillité, en cherchant un peu, y trouveront aussi leur compte.

De plus, nous étions un peu inquiets de notre séjour durant la saison des pluies, et, hormis quelques petits orages rapides (3 sur la période) en fin de journée, ou un voile léger un jour ou deux, nous avons eu un soleil magnifique. Chance ou pas, je ne sais pas, mais en tout cas, ce n’est pas pire du tout que la météo en France !!

Nous repartons donc sur le continent pour nos dernières étapes : les vestiges mayas de Chichen Itza, les lagunes de Rio Lagartos, et la douceur des villes coloniales de Valladolid et de Campéche, avant de longer le golfe du Mexique et de retourner à Mexico d’où nous partirons pour le Pérou.

7 Commentaires

  • Guylaine 4 août 2017 at 18:02

    Trop bien ces plongées, j’aurais adoré !!
    Bonne continuation et bisous

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    • katy_fsg 12 août 2017 at 14:34

      Merci 🙂 des bisous à vous…la ca y est on est dans les montagnes pour un mois… brrr

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  • Fab 4 août 2017 at 06:20

    Super récit, et belles expériences !
    La côte Mexicaine est décidément pleines de contrastes…
    Content que vous ayez eu un climat favorable !
    Toujours un plaisir de vous suivre.
    Sur Avignon, c’est la canicule.
    On vous embrasse 🙂

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    • katy_fsg 12 août 2017 at 14:35

      Coucou Fab! Ben envoies nous un peu de canicule parce que ca y est, nous on est dans les Andes, et après deux mois de chaleur ca fait un peu bizarre!! 🙂 Mais les paysages compensent. On vous embrasse!

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  • Gwen 3 août 2017 at 12:39

    Merci de nous faire partager vos aventures…que c’est chouette de vous lire!! Profitez bien les amis et prenez soin de vous… Je vous embrasse fort !

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  • jacques ferchaud 3 août 2017 at 09:47

    Ah les vaches ! Pour le moment et pendant encore plusieurs mois, vous allez nous faire baver. Moi, j’me marre en pensant au moment où vous allez reposer le pied à Saint-Denis, ça va vous faire tout drôle de retrouver la bande de nazes sans histoire que nous sommes. Vous nous parlerez quand-même ? Formidable, quelle magnifique projet, et bravo à l’organisateur … et/ou organisatrice.

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    • katy_fsg 12 août 2017 at 14:38

      Merci Jacques. Clair qu’on profite à fond de cette experience, mais on sera aussi contents de retrouver les amis à notre retour… Bravo pour ton blog au fait, et promis on dit bonjour au premier lama qu’on voit de ta part! bises

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