La vallée de Katmandou, nature, histoire et spiritualité…

Après ce mois riche en émotions en Inde, nous atterrissons (un peu brusquement, la piste est très courte !) à Katmandou, au Népal.

Nous n’avions initialement pas prévu d’y passer, puis nous nous sommes dits, que, si près, cela serait dommage de louper cette ville mythique, tant par son passé « beatnik » que la spiritualité qui y règne et sa proximité avec la chaine himalayenne. Bien nous en a pris !

Le reste de notre itinéraire étant relativement planifié, nous ne pourrons y rester qu’une dizaine de jours. Trop peu pour nous lancer dans les montagnes, ou sillonner le pays, à l’infrastructure routière plus que médiocre ou tout trajet prend un temps fou. Mais assez pour découvrir Katmandou et sa vallée.

Nous avons trouvé des chambres chez l’habitant, « Friendship Homestay », à Kopan un quartier légèrement excentré, mais bien plus calme que Thamel, le quartier guesthouse/shopping/binouzes/tuk tuk et flots de touristes…

La famille chez qui nous sommes loue 4 chambres. Ils y habitent avec les parents de Nima. Nima est guide de montagne, comme son père Lakpa. Sa femme était institutrice mais s’occupe maintenant du homestay avec sa belle-mère (hé oui.. pas la même au niveau égalité homme / femme ici …).

 

Le petit Megan (le neveu) est avec eux pour quelque mois, car ses parents sont partis travailler au Portugal. Au début nous l’avions pris pour une fille, car la tradition est ici de ne pas couper les cheveux aux garçons avant 6 ans. Petit diablotin, cela fera un compagnon de jeu aux enfants pendant notre séjour.

Pour moins de 40€ par jour, nous avons 2 chambres avec petit déj et diner fait maison (et ça vaut vraiment le coup !!). On aurait pu trouver un peu moins cher au Thamel, mais on est tellement mieux ici !!

C’est agréable de se poser cette semaine. On se rend compte qu’après presque 3 semaines non-stop de visites en Inde, on en avait besoin. Quand on voyage longtemps, les stops sont indispensables.

Cela nous permet aussi de faire bosser les enfants, chose impossible après une pleine journée de vadrouille ou visite..

En plus dormir chez l’habitant, c’est vraiment ce qu’on préfère. Un moyen de rencontrer les gens, de sortir d’une relation purement commerciale, d’échanger sur le pays etc…

Bref vous l’avez compris, on recommande ++ Friendship Trek & Homestay, que ce soit pour y dormir ou pour partir en ballade ou en montagne.

Nous resterons cette semaine dans les alentours de Katmandou. Nous faisons notre planning des choses à faire avec Nima le premier soir autour d’un Dhal Bat, LE plat typique népalais, préparé ici par les 2 femmes de la maison : du riz, du dhal (soupe de lentilles aux épices, différente ici de celle mangée en inde), des légumes poêlés et parfois de la viande de buffle ou de poulet.

Toute la semaine, les repas seront excellents, des plats sains et variés, soupes de nouilles, différentes variantes de dhal bat et….momos (les raviolis vapeur tibétains qu’on a découvert en Inde) que nous apprendrons à préparer avec Sherada et sa belle-mère, au coup de main inégalable pour replier la pâte et fermer le « ravioli ».


Recette des momos :

La pâte : mélanger tout simplement de l’eau et de la farine petit à petit. Faire des boules de pâte. L’étaler pour faire des petits ronds fins comme une crêpe d’env. 10 cm de diamètre.

La farce : mélanger viande (bœuf ou poulet ou mouton, les meilleurs !) grossièrement hachée, ail, vert de l’ail, oignon, jus de gingembre, cèleri, coriandre, persil, épices à momos (un mix qu’on trouve partout ici, mais avec du curry et du cumin ça peut le faire)

Poser une fourchetée de farce au centre du rond de pâte posé dans une main. Avec l’autre, refermer le ravioli en plissant la pâte (cf vidéo)


Pour les remercier de ce cours magistral, le dernier soir nous préparons ensemble un repas « européen » : milanaise de poulet, ratatouille et mousse au chocolat maison (et au fouet svp !!) qui connait à son tour un franc succès. Echange réussi !

Durant la semaine, nous explorerons Katmandou. Cette capitale d’un peu plus d’un million d’habitants est située dans une cuvette à 1350m d’altitude, à la confluence de 2 rivières. Elle est au cœur d’une grande vallée qui concentre une bonne partie de la population népalaise, et qui constitue le cœur du pays, tant démographique, qu’économique et culturel. Un nuage de pollution y flotte malheureusement très souvent, comme on peut le voir dès qu’on s’élève sur les collines environnantes.

La ville reste à taille humaine, et vraiment tranquille et roots : les routes sont plus souvent en terre qu’en bitume, des petits jardins poussent à l’arrière des maisons, en banlieue on trouve facilement des petites fermes avec quelques buffles. Les gens sont prévenants et souriants.

Il y a des petites boutiques à chaque coin de rue : légumes, fruits et énormément d’accessoires bouddhistes (matos pour autels, chapelets…), surtout aux abords du stupa de Bodnath. Il y a ici un nombre impressionnant de monastères, même en ville, et beaucoup de pèlerins et grandes fêtes. Environ la moitié de la population est bouddhiste, et cohabite très bien avec l’autre moitié hindouiste. Dans de nombreux lieux de culte, il y a même des représentations des deux religions, et les fidèles partagent les lieux… A méditer.

 

Malgré une circulation un peu anarchique, ce n’est plus le grouillement humain et motorisé comme en Inde, et le bruit est vraiment raisonnable. Et même si on est loin du traitement des déchets à l’occidentale, c’est également beaucoup moins sale que ce qu’on a déjà pu voir. En discutant avec d’autres touristes (qui eux trouvent la ville sale et bruyante), on se rend compte qu’on a peut-être été un peu « vacciné » par notre passage en Inde. Comme quoi, tout est relatif 😀

Lors de notre première visite en ville nous sommes séduits par l’ambiance qui y règne. Une sorte de quiétude, d’apaisement. On le ressent particulièrement autour de Bodnath, le grand stupa aux yeux qui regarde dans les 4 directions autour duquel tournent des milliers de bouddhistes quotidiennement, faisant rouler les moulins à prières, au son des chants résonnant depuis les temples alentours. Ce lieu est certes touristique, mais garde son authenticité. On retrouve les mamies tibétaines aux robes super classes avec leurs tabliers multicolores, des jeunes népalais en jean, t-shirts américains et chapelets, des moines de tous horizons et aux robes donc de couleurs différentes (safran plus ou moins flashy pour l’Asie du sud-est, bordeaux pour les tibétains et régions alentours, gris ou beige en Chine). Ce stupa, aussi appelé Bouddhanath, date du 15e siècle. C’est un des plus grands au monde. Il a été endommagé en 2015 lors du fort séisme qui a secoué la vallée de Katmandou, et a été restauré en 2016.

On retournera plusieurs fois ici tant on en apprécie l’atmosphère.

   

L’occasion de tester un super resto local, un peu à l’écart dans une ruelle, le « Sherpa restaurant » ou Fred teste un plat typique le dhindo, un curry servi avec une espèce de boule de pâte faites à base d’eau et de farine de maïs bleu foncé.  Le Sherpas sont une ethnie tibétaine très présente au Népal. A la base ils ne travaillaient pas particulièrement dans les sports de montagne. Habitués à la montagne (car élevage et vie en altitude etc..) ils ont profité de l’ouverture au tourisme et au développement de l’alpinisme au Népal pour se positionner sur les emplois que cela a créé : guides, porteurs etc… A tel point que sherpa est devenu un nom commun désignant un porteur.

Nous irons aussi au temple de Pashupatinath, le plus grand lieu de l’hindouisme au Népal avec son temple dédié à Shiva et son ghat sur la rivière sacré. Nous ne pourrons pas visiter le temple en lui-même car il est interdit au non-hindous, mais tout le parc alentour vaut le déplacement, ainsi que les ghats de crémation autour, avec des lieux différents selon les castes des défunts. Les processions et bûchers s’enchainent. On nous explique que si un jour il n’y a pas de morts à bruler, on fait quand même un bucher pour « nourrir » les dieux. Comme en Inde, les gens viennent se promener ici, réfléchir en regardant les crémations. Le rapport à la mort est encore ici complétement différents de nos codes occidentaux. C’est émouvant et cela questionne beaucoup les enfants, qui souhaiteront rester un long moment assis sur le ghat d’en face.

Nous grimperons entre les stupas et autres constructions sacrées pour une promenade dans un agréable parc rempli de singes avant de rejoindre Kapan.

Le lendemain nous passerons un bref moment dans Thamel (rues remplies de restos et boutiques pour occidentaux et de taxis) pour rejoindre le « temple aux singes », le Swayambhunath.

Ce grand stupa perché sur une colline est un des plus anciens (2000 ans).

La légende dit qu’il serait né lorsque le lotus au milieu d’un grand lac se trouvant autrefois à la place de Katmandou aurait été transformé en colline et sa fleur en stupa par un boddhistava (sorte de « saints » bouddhistes, « êtres de compassion »).

           

On y accède par 365 marches, en se faufilant entre les singes plutôt agressifs. D’en haut, on a une vue magnifique sur toute la ville (et malheureusement son nuage de pollution…).

En tournant (toujours dans le sens des aiguilles d’une montre) autour du stupa on apprécie la beauté du lieu. On retrouve encore les yeux dessinés en haut du stupa, et des dorures abondantes qui étincèlent au soleil couchant.

Un petit temple hindou est posé à côté du stupa et encore ici, les 2 religions cohabitent paisiblement. Des singes grimpent partout à la recherche d’offrandes à grignoter… On reste à distance raisonnable, ils sont vraiment nombreux !

On redescend par l’autre côté du stupa jusqu’à un monastère.

Le soleil est couché, il fait d’un coup plus frais.. on rentre à la maison !

Nous prendrons également une journée pour faire une grande ballade (15km et 1000m de dénivelé) avec Nima jusqu’au monastère de Nagi Gompa, perché dans une des montagnes qui entoure Katmandou et qui accueille une centaine de nonnes dès 5-6 ans. C’est pour certaines familles l’occasion de faire instruire leurs enfants.

L’ascension se fait en 3h avec de nombreuses pauses pour admirer les magnifiques paysages sur la vallée et ses cultures en escaliers ainsi que de nombreux autres monastères.

             

En grimpant par les raccourcis de Nima, nous croisons des toiles d’araignées géantes (et leurs habitantes, de taille proportionnelle… brrr..), des petits temples et stupas perdus dans la végétation, des forêts de résineux emplies de drapeaux à prières flottant au vent.

De nombreux locaux passent sur ce chemin, l’un amenant une vache on ne sait où, d’autres allant approvisionner le monastère ou simplement se promenant entre amis…

Enfin, nous partirons un jour à 5h du matin pour Nagarkot, un village situé à une heure de route de Katmandou, perché en haut des collines entourant la vallée, et offrant ainsi une vue panoramique sur les chaines de montagnes de l’Himalaya au Nord : les Annapurna, Langtang, Everest… On aperçoit ainsi de nombreux sommets (8 des 14 au monde) au-dessus de 8000m ! Et, bizarrement, le Mont Everet, pourtant le plus haut, par un effet de perspective, parait tout petit derrière une chaine plus proche!

Le lever de soleil est magnifique et nous contemplons le spectacle des montagnes rougissantes.

 

Puis nous redescendons vers Bakhtapur, ancienne capitale du pays jusqu’au 15e siècle, qui comporte dans son centre de très nombreux temples hindouistes et bouddhistes anciens. La ville a été très fortement touchée par le séisme de 2015 mais reste à visiter.

        

Pour cette journée, nous avons pris un taxi, plus simple que les nombreux et aléatoires changements de bus et finalement pas bien cher (moins de 40e)

Le dernier jour, nous visiterons aussi le monastère de Kopan et ceux aux alentours de notre maison, ou on peut aller discuter avec des moines, faire une retraite de quelque jours ou tout simplement profiter de la quiétude des lieux.

   

Nous y verrons aussi un mandala, fait en sable en quelque semaines, et effacé peu après, afin de montrer l’impermanence de toute chose.

Nous repartirons de Katmandou à regret, mais avec la certitude d’y revenir. Nous avons eu vraiment coup de cœur pour ce pays authentique et empli de spiritualité. Ses habitants simples, doux et avenants. Si notre billet d’avion n’avait pas déjà été booké nous aurions très probablement décalé… et mis en l’air tout notre planning ultérieur  🙂

 

Mais nous avons promis à Nima et sa famille que nous reviendrons pour faire un trek et découvrir de plus près les montagnes quand  les enfants auront grandi. Et nous tiendrons avec plaisir cette promesse !

5 Commentaires

  • Fab 8 décembre 2017 at 06:34

    Super, merci pour ce récit complet.
    Ça donne envie, et je note la guest’ !!
    Gros bisous à vous quatre et profitez bien du Laos, veinards

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    • katy_fsg 8 décembre 2017 at 12:05

      Merci Fab! Oui c’est vraiment un bon plan! Dans vos prochains voyages? bisous

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  • Simone fenech 7 décembre 2017 at 20:32

    On sent la quiétude dans le texte, les photos
    Ce pays semble vous avoir marqué plus que les autres.c’est bon de vous savoir si ouvert aux autres
    Bravo aux garçons qui grandissent aussi danss l’intérêt qu’ils portent aux découvertes et aux differences
    Bises

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    • Fred 8 décembre 2017 at 01:37

      oui c’est vrai que ce pays est sans conteste un véritable coup de coeur…pourtant dans les plus pauvres du monde. ..les gens restent positifs, dignes et bienveillants. .. belle leçon de vie donc. Bisoux môman ! Fred

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