Santiago – notre coup de cœur citadin !

Nous arrivons en milieu de journée à Santiago, ou nous rejoignons notre hostal en taxi.

 

A peine arrivés, ce qui nous frappe, encore plus que dans le nord, c’est le développement du pays.

Périphériques, autoroutes, signalisations, magasins, style vestimentaire des gens, voitures, etc ..

On pourrait clairement être à Paris, Londres ou Barcelone… On retrouve (pas forcément avec bonheur) le cadre assez strict et les règles « occidentales », ainsi que les prix…

On ne connait pas assez ce pays pour avoir une analyse de sa politique, et on a cru comprendre que des très fortes inégalités sociales y existaient, et que tout était loin d’être parfait, mais, en tout cas extérieurement, c’est l’impression que Santiago nous donne.

On remarque aussi que contrairement aux autres pays qu’on a traversés, il y a une énorme majorité de « blancs » et très peu d’indiens ou de métisses. On lira que c’est moins de 10%. Enfin, et c’est aussi la première fois depuis qu’on est en Amérique latine, on remarque une population immigrée. Dans le quartier ou on est par exemple, il y a une grosse communauté d’africains de l’ouest on suppose, vu qu’on les entend parler français.

Notre hostal, l’Hostal Yungay est dans le quartier de Yungay / Brasil, à deux pas du métro Santa Ana, à une quinzaine de minutes à pied de la la Plaza de Armas, mais dans un quartier plus populaire, également à une vingtaine de minutes à pied du parc Quinta Normal et du musée des droits de l’homme et de la mémoire.

C’est une auberge de jeunesse super propre et quasi neuve, avec un grand patio avec cuisine impeccable commune, des chambres quadruples avec sdb privative, le tout pour un peu moins de 50€, ce qui est assez dur à trouver dans le coin. On recommande !

Le 18, nous partons vers le centre afin de découvrir l’ambiance de la ville en ce jour de fête.

Nous tombons sur le défilé officiel ou de nombreux militaires sont postés et attendent. Le temps de se poser deux minutes pour les photographier et nous voyons passer la présidente, Michelle Bachelet, en voiture décapotable, et tout un tas de gens que nous ne connaissons pas mais qui sont probablement du gouvernement…. C’est la première fois qu’on voit un (une en l’occurrence) chef d’Etat d’aussi près, et sans le vouloir 🙂

Nous allons ensuite vers le mercado central, ou on peut voir toutes sortes de poissons et de fruits de mer. Les moules par exemple sont énormes, grandes au moins comme la main ; il y a du poulpe ; des Locos, espèce d’énormes pédoncules ;  du crabe, des crevettes etc..

En évitant les restos touristiques du centre du marché, nous allons manger dans un petit resto sur le côté, chez la Julita II (local 62) qu’on recommande. C’est copieux et pas très cher, autour de dix euros par personne.

Puis nous nous baladons dans le centre et partons vers le parc O’Higgins (le nom d’un des libérateurs du Chili), ou c’est LE lieu pour fêter les fiestas patrias. On doit bien être 50.000, peut-être plus…. Il y a des énormes concerts, des plus petites scènes ou les gens dansent la Cueca, des jeux, des animations un peu partout, des hectolitres de Terremoto, des tonnes de brochettes et de viandes grillées.

Le tout dans une ambiance bon enfant et conviviale (enfin jusqu’à 23h au moins, car la fin de soirée doit surement être plus compliquée…). Bien plus sympa que notre 14 juillet !

Le lendemain, comme c’est férié et que tout est fermé, nous décidons de nous promener jusqu’au grand parc qui surplombe la ville, le Parque Metropolitano (Cerro San Cristobal). Sur le passage, nous découvrons un petit parc créé sur une colline, Cerro Santa Lucia, d’où un joli château offre une vue à 360° sur les quartiers alentours, notamment celui très sympa de Bellas Artes ou nous nous arrêtons dans un salon de thé qui fait des gâteaux à tomber par terre (Milagritos), puis nous longeons le rio Mapocho jusqu’à Bellavista, un quartier un peu bohème comportant de nombreux bars, galeries et une maison de Pablo Neruda. Nous prenons un funiculaire pour monter au sommet du Cerro San Cristobal. La vue est magnifique sur toute la ville, encaissée au milieu de montagnes enneigées. Ce parc est un poumon pour la ville, on se croirait à la campagne : on peut y faire de la marche, courir, du VTT, il y a pleins de parcs originaux pour les enfants, des aires piques niques, des barbecues publics, et même un téléphérique qui va encore plus haut….Beaucoup de familles viennent y passer un moment. On redescend par Providencia, un quartier résidentiel assez chic aux superbes maisons.

     

Pour notre dernier jour à Santiago, c’est journée musées. Nous allons voir le museo chileno de arte precolombino, qui retrace l’histoire précolombienne du pays (et même de toute l’Amérique). C’est très bien expliqué, il y a des pièces magnifiques, notamment un quipu immense (système de comptage inca), des tissus et bijoux très bien conservés, des grandes statues en bois mapuches etc… C’est le plus beau musée de ce type que nous avons pu visiter sur le continent.

   

Nous passons ensuite rapidement au musée d’histoire national, qui retrace lui l’histoire depuis la conquête espagnole jusqu’à la mort d’Allende en 1973. Les dernières pièces sont intéressantes pour comprendre ce qui a mené le pays à la dictature de Pinochet. Les salles sur l’époque coloniale beaucoup moins (d’autant plus que certaines étaient en travaux).

Enfin, nous nous baladons dans le quartier Yungay / Brasil, quartier populaire comportant de nombreuses fresques de street art (cf diaporama dans l’article Street Art Santiago) jusqu’au parc Quinta Normal qui, en plus de magnifiques espaces verts, comporte plusieurs musées (histoire naturelle, sciences etc…).

 

 

C’est à l’entrée de ce parc que se trouve le musée de la mémoire et des Droits de l’Homme, musée gratuit qui rend hommage aux victimes de la dictature de Pinochet, et retrace l’historique de ce triste moment de l’histoire du pays : vidéos et photos du coup d’Etat de 1973, témoignages de prisonniers, objets leur ayant appartenu, cartographie des lieux de torture et un mur très poignant de photos de personnes disparues. Ici pas de photos autorisées, et le silence est demandé.

On ressort de ce lieu en se demandant comment on peut en arriver là, émus par la souffrance de tant de chiliens qui ont perdu (au sens propre, c’est-à-dire sans jamais savoir ce qu’ils sont devenus) des proches, vécus tant d’années dans la peur et on comprend mieux pourquoi  certains continuent à réclamer la vérité et la mémoire, comme on a pu le lire sur les murs de la ville. A l’extérieur, les différents articles de la déclaration universelle des Droits de l’Homme est inscrite sur les murs, pour que plus personne de n’oublie…. Aller dans ce genre de lieu avec les enfants nous semble d’autant plus important, afin qu’eux,  nouvelles générations, se rendent compte plus concrètement des horreurs commises et de leurs conséquences et qu’ils veillent à ce que cela ne se reproduisent plus.

Le lendemain, nous partons pour le sud avec notre voiture de location pour un road trip d’une semaine. Juste avant de partir, et ayant entendu le plus grand bien de la cuisine chilienne « gastronomique », et de nouveaux chefs pleins de créativité, nous faisons une halte au Bistro Ambrosia à Providencia pour un déjeuner dégustation avec les enfants. C’est une toute jeune chef, loin de l’image un peu conservatrice qu’on a en France puisque qu’elle est tatouée et en dreadlocks, mais qui a de l’avenir devant elle ! C’est une première pour les enfants car autant en France c’est un budget impensable, autant ici, cela coute le prix d’un resto moyen. Alors on se lance et on n’est pas déçus. Un repas digne d’un resto étoilé, avec du poisson et du poulpe à tomber par terre. A essayer !

Un sans-faute pour cette ville aérée et verte où on se sent tout de suite bien grâce à la gentillesse et à la prévenance des chiliens, et ou on pourrait sans problème envisager de déménager ! Encore un endroit où il faudra qu’on retourne… La liste commence à s’allonger sérieusement !

 

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